Maître Laetitia Jossier a été élue présidente de la nouvelle chambre interdépartementale des notaires (CIN) représentant les professionnels de l’Ain, de la Loire et du Rhône, en mai 2025. Son mandat est placé sous le signe de la communication, de la déontologie et de l’accompagnement des particuliers et des entreprises. Des ambitions qu’elle partage avec les experts-comptables et les avocats, en s’appuyant sur l’interprofessionnalité.
Dressez-nous les grandes lignes de votre parcours professionnel. « J’ai étudié le droit à l’université de Bourgogne et à Lyon 3 dans l’objectif de devenir avocate. Je me suis tournée vers le notariat un peu par hasard, en rejoignant une étude en Savoie. Puis j’ai intégré le CFPN, le Centre de formation professionnelle notariale, en 2007 pour y suivre la formation spécifique avant d’être nommée notaire en 2011 dans l’Ain. J’ai rejoint l’étude CBJ Notaires à Oyonnax, dont je suis devenue associée en 2017. Très tôt, je me suis engagée dans la vie institutionnelle de ma profession en étant rapporteure au 117e Congrès des notaires de France en 2021. Durant deux années, j’ai travaillé sur le sujet de ce congrès : “Le numérique, l’homme et le droit”. Ce fut une chance et un tremplin pour être élue vice-présidente de la chambre des notaires de l’Ain en 2022. En 2023, notre chambre interdépartementale a réuni les trois chambres de l’Ain, du Rhône et de la Loire ; j’en étais la vice-présidente. Mai 2025 marque le début du deuxième mandat de ce nouvel organe qui demande un gros travail de mise en place.
Quels sont les axes de votre mandature ? Avec mon équipe, nos actions s’articulent autour d’un fil conducteur : la confiance. Une confiance qui repose sur deux piliers : la communication d’un côté, la déontologie et l’éthique de l’autre. La communication vise à rétablir l’image de notre profession, souvent perçue comme dépassée. La déontologie, l’éthique, l’exigence et la discipline, dont font preuve les confrères, doivent aussi être mises en avant. Et l’une ne fonctionne pas sans les autres. Notre souhait est de promouvoir notre profession, de montrer son dynamisme et le rôle qu’elle joue dans l’accompagnement des particuliers et des entreprises. Notre instance est encore jeune mais, grâce à la mutualisation des moyens, des équipes et des compétences, la CIN est à même de relever ces défis. La proximité est aussi un levier. Elle se traduira par des changements de locaux à Saint-Étienne et à Bourg-en-Bresse, et le regroupement des équipes lyonnaises sur un site unique, boulevard des Belges (Lyon 6e). L’optimisation de notre organisation vise à fluidifier le travail collectif.
Comment abordez-vous l’interprofession et les relations avec les experts-comptables ? Notaires, experts-comptables et avocats sont liés par la même valeur : la confiance au service des entreprises, des familles, des territoires. Nous n’avons pas la même vocation mais nos publics sont les mêmes. Travailler ensemble représente toujours une valeur ajoutée pour nos clients lorsque nous croisons nos expertises juridiques, patrimoniales, financières… afin d’apporter un conseil à 360 degrés. D’un point de vue plus institutionnel, nous avons la chance d’appartenir à l’API, l’Association pour la promotion de l’interprofessionnalité, qui permet des relations formelles et informelles pour échanger régulièrement sur les thématiques communes.
Justement, quels sont les enjeux communs à vos professions du chiffre et du droit ? Nous devons être lisibles dans nos interventions réciproques auprès de nos clients communs. Je pense notamment aux entreprises. Nous travaillons l’attractivité de nos métiers, riches de sens. Ils sont techniques, mais ils s’appuient surtout sur la proximité humaine. Enfin, nous relevons le défi majeur du numérique. L’IA nous permet d’automatiser des tâches pour nous recentrer sur notre rôle de conseil. J’en reviens à la confiance qui guide chaque professionnel de nos métiers. »