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A la recherche de sens – Samuel Kohen

C’est dans le monde de la finance à Londres que démarre la carrière professionnelle de Samuel Kohen : diplômé de l’Essec, il travaille chez Lehman Brothers. Lorsque le groupe fait faillite en 2008, il entame une réflexion sur sa carrière et sur ce qu’il veut faire de sa vie. Après un détour par Barclays, toujours à Londres, il décide de tout changer.

« je me suis rendu compte que ces métiers ne m’apportaient pas beaucoup de sens. J’ai décidé d’utiliser mes compétences dans des activités où je pourrais me rendre plus utile à la société. » Samuel Kohen part alors en Turquie, pour se rapprocher de ses racines. Là-bas, il travaille au sein de l’Agence française de développement, à l’attribution de financements pour des projets liés à l’efficacité énergétique et au développement durable. Il utilise ainsi ses compétences pour des missions qui ont du sens. Mais ce travail manque encore de concret.

Samuel Kohen, Dirigeant de Sabeko

Sabeko, une histoire de famille

Son frère Benjamin vient de terminer une formation de plombier. Il décide de revenir en France et de passer un CAP installateur thermique en apprentissage. En 2013 naît Sabeko, l’entreprise de plomberie de la fratrie. « J’avais besoin d’être dans le réel, de voir la conséquence de mes actions, de les assumer, et surtout de développer quelque chose. J’avais aussi envie d’innover, de sortir du cadre, de faire les choses à ma manière. » Au départ, Sabeko, ce sont deux frères et un entrepôt aménagé dans le garage de leur mère à Villeurbanne. Puis l’entreprise se développe et s’installe à Lyon, Annecy et Chambéry. En neuf ans, elle passe de deux salariés à une centaine. Et surtout, elle se dote d’un centre de formation.

Former les jeunes talents de demain

Samuel et Benjamin Kohen réalisent que la plomberie est un secteur en manque de main d’œuvre. Ils décident donc de former de jeunes talents qu’ils pourront ensuite recruter. « Il faut intégrer la formation dans l’entreprise, si on passe notre temps à essayer de débaucher les personnes talentueuses dans les autres entreprises, on atteint vite une limite. » Les apprentis ont entre 16 et 20 ans. Ce sont des mineurs isolés venus principalement d’Afrique subsaharienne, des jeunes de quartiers défavorisés, et même des femmes. Chez Sabeko, les apprentis apprennent le savoir-faire mais aussi le savoir-être. « Pour être un bon technicien, il faut savoir remplacer une chaudière, cintrer un tuyau… ça on l’apprend dans le programme scolaire. Mais il faut aussi avoir un bon comportement : si vous avez besoin de faire remplacer votre chaudière, et que le technicien ne vous dit pas bonjour, ne vous explique rien, salit votre appartement… vous n’allez pas apprécier sa visite.» Dans les locaux de Sabeko, comme dans toutes les entreprises de plomberie, le sol est constitué d’une grosse dalle de béton. Mais dans la partie formation, le sol est en parquet pour que les apprentis apprennent à travailler dans des espaces fragiles, à l’image des logements de leurs futurs clients. Les élèves apprennent aussi à réagir à des situations parfois  compliquées, un enseignement qui leur est utile tous les jours sur le terrain.

Des plombiers sur les planches

Tous les lundis matin, c’est cours de théâtre avec des comédiennes professionnelles. L’idée n’est pas de connaître une pièce de Molière par cœur, mais de changer de regard sur soi-même, d’apprendre à se présenter et à interagir dans la sérénité. En juin 2022, ils présentent la pièce qu’ils ont écrite sur les planches du théâtre le Toboggan à Décines, devant 300 personnes, principalement des partenaires de Sabeko et des chefs d’entreprise. « L’un de nos objectifs était de montrer que si on était capable de prendre des jeunes de moins de 20 ans en CAP plomberie et de les faire monter sur les planches, tout le monde pourrait prendre des jeunes et les former à leur métier. »

Mon expert-comptable

« Je travaille depuis un an avec le cabinet Ekylis. Nous nous sommes tournés vers eux parce que l’entreprise a beaucoup évolué ces dernières années puisque nous sommes passés de zéro à dix millions de chiffre d’affaires en neuf ans. Ils sont intégrés dans toutes nos réflexions stratégiques. Ils nous challengent sur notre organisation, on est en échange permanent avec eux. Ils nous poussent à trouver des solutions de dématérialisation, de digitalisation… Nous avons de la chance d’avoir un cabinet d’expertise comptable qui est à la pointe de la technologie. »