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Business model de la profession

L’impact du numérique sur les collaborateurs

Face à cette ère du digital qui amène dans son sillage de nouvelles technologies et opportunités et de nouveaux défis, les missions de l’expert-comptable et celles de ses équipes sont amenées à se transformer en profondeur. Raison pour laquelle plusieurs cabinets, qui ont déjà réexaminé leur modèle économique, ont poussé leurs collaborateurs à se spécialiser. « Pour nous, le numérique, le management et les ressources humaines sont liés, au vu de l’évolution digitale du cabinet. Avec les outils et les missions que l’on propose, nous sommes obligés de développer de nouvelles compétences pour nos équipes », précise Anne-Hélène Mathieu. Dans cette optique, l’évolution des collaborateurs ne serait plus seulement verticale mais aussi horizontale, en proposant une diversité de postes : data controller, consultant, office manager… 

Le métier des collaborateurs comme il existe aujourd’hui n’existera plus demain. Le collaborateur qui ne s’adapte pas, perdra de l’intérêt dans son travail… Celui qui le fera, gagnera en confort et en valeur. C’est assez brutal, mais c’est la réalité. Il faut saisir l’opportunité.

Anne-Hélène Mathieu, expert-comptable

« L’un de ces postes consiste notamment à superviser l’outil de data, puisqu’en 100 % digital, il n’y a plus de saisie à la main. Le collaborateur doit s’assurer de l’intégration des nouveaux clients, du paramétrage de leurs outils, vérifier les données et que la plateforme fonctionne », schématise-t-elle. À cet effet, le cabinet lyonnais a amorcé des formations auprès de ses équipes afin de préparer cette transition et de conserver ses effectifs. La dernière en date concernait l’intelligence artificielle. D’abord perçue avec appréhension et crainte par les collaborateurs, la mutation du métier est finalement reçue avec optimisme « puisque, in fine, ils gagnent en confort », juge Anne-Hélène Mathieu. « Ils réalisent principalement des missions qui nécessitent des compétences techniques de comptabilité et de conseil, alors qu’auparavant, une partie des tâches étaient relatives à de l’administratif ou au secrétariat. La valeur perçue est meilleure. On place les gens en face de leurs compétences. »