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Numérique – Dématérialisation, facture électronique

Jean Saphores

Un enjeu primordial pour la profession ?

En matière de dématérialisation, après la mise en place des téléprocédures, nous sommes entrés dans l’ère du tout numérique et du document numérique (original). Cette transformation, qui s’accélère avec en ligne de mire la facture électronique obligatoire en réception en juillet 2024 et en émission en janvier 2026 pour les TPE et PME, est un enjeu prioritaire pour la profession.
Jean Saphores
Jean Saphores
Les cabinets vont devoir apprendre à travailler autrement ?

Avec cette étape prioritaire pour beaucoup de professionnels, nous assistons à l’arrivée en nombre de plateformes, y compris celles des banques, qui proposent un certain nombre de services en ligne pour gérer la facture, son règlement et sa comptabilisation. Il est donc important pour notre profession de se positionner sur cette offre de services qui relève de notre compétence et pour laquelle nos clients nous attendent. N’oublions pas que « celui qui détiendra la facture, détiendra la comptabilité ».

L’obligation la plus importante pour réaliser nos missions comptables et fiscales reste la collecte des factures fournisseurs avec le fait de devoir réceptionner des factures électroniques dès 2024. Le principal enjeu est donc d’être prêt avant la date de démarrage pour pouvoir recevoir les factures directement des fournisseurs pour l’ensemble de nos clients et ainsi faciliter l’automatisation de la comptabilité.

C’est un vrai projet professionnel pour le cabinet qui va devoir changer sa façon de travailler. Même si la partie saisie comptable va disparaître au profit d’une imputation automatique, nos missions vont fortement s’élargir et nous allons mettre en place des outils d’automatisation qui vont faciliter la vie de nos clients et apporter des fonctionnalités à valeur ajoutée (vérification de la conformité fiscale et juridique des factures, mise à jour du tableau de bord en temps réel, validation des FEC, rencontre des clients avec de la Dataviz, etc.). Notre mission comptable sera beaucoup plus large avec un rôle de tiers de confiance et une relation client renforcée.

Plan de formation, archivage, les actions en cours sont vastes ?

Nous avons démarré une action de formation dans toutes les régions auprès des cabinets en partenariat avec BPI – France numérique. Notre engagement : former au moins cinq cents experts-comptables qui doivent apprendre à accompagner dix mille entreprises en matière de dématérialisation.

À partir du quatrième trimestre 2022, nous élargirons notre champ d’action avec des formations pour tous les cabinets en nous référant à l’expérience de la vague de formation actuelle ; les cabinets disposeront en plus d’un kit de formation à destination de leurs clients. Notre vraie problématique est de faire bouger tout le monde et de gagner en agilité. Une évolution qui va nous amener aussi à faire monter en force le « full services » avec des missions nouvelles basées sur la gestion des cycles Client et Fournisseur des entreprises.

Nous travaillons sur l’archivage électronique sécurisé de ces documents électroniques et un appel d’offre sera lancé en janvier pour trouver un service d’archivage électronique sécurisé et compétitif pour tous les cabinets. Un nouveau service « Conformexpert » va nous permettre de réaliser le contrôle de nos FEC ( fichiers des écritures comptables) et automatiser l’ECF (examen de conformité fiscale). Enfin, nous allons aussi ouvrir un service de gestion de la Data avec de la Dataviz (visualisation) pour permettre à nos clients de meilleures restitutions et aux cabinets de pouvoir rechercher l’ensemble des informations financières en ligne.