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Facture électronique : les conseils de l’Ordre

Comment vous préparez-vous, dans votre cabinet, à la mise en œuvre de la facturation électronique ?

« À titre personnel, j’ai déjà suivi de nombreuses formations au sujet de la facturation électronique. Dans mon cabinet, nous avons monté un groupe de travail, avec différents collaborateurs qui ont une appétence pour l’informatique et les nouvelles technologies. Ce groupe est chargé de se former, de faire de la veille auprès des différents partenaires, puis d’aider à construire les nouvelles missions que nous pourrons proposer. Une des premières actions de ce groupe de travail consistait à rédiger et envoyer une newsletter à nos clients pour avancer sur ce sujet, afin d’éviter que ces derniers aient une trop grosse marche à franchir pour mettre en place la facturation électronique. Nous poursuivons leur digitalisation afin qu’ils aient déjà l’habitude de traiter tous les process de manière informatisée et ne pas passer du jour au lendemain à cette nouveauté. »

Il faut se préparer dès aujourd’hui

Nicolas Débiolles, Vice-président du Conseil Régional
Quels sont vos conseils pour une bonne mise en œuvre ?

« Il faut se préparer à la facture électronique dès maintenant en accompagnant les équipes. J’ai organisé une formation au cabinet pour qu’ils connaissent les tenants et les aboutissants de la réforme, puis leur expliquer notre plan d’action, le timing envisagé. Il existe des actions à faire avant les périodes fiscales puis pendant celles-ci, c’est-à-dire de février jusqu’à juin, notamment en rencontrant les clients pour faire un point sur leurs comptes. C’est le bon moment pour commencer à leur parler de la facture électronique. Un plan d’action est établi. »

Et ensuite, quelles sont les étapes-clés ?

« Nous lançons un grand plan de formation, avec plus de 90 sessions, fait par le Conseil national et régional, pour que les experts-comptables puissent s’inscrire ainsi que leurs collaborateurs à des formations gratuites mises en place à partir de janvier 2023. C’est très important parce que, dans les cabinets, tous les acteurs doivent maîtriser le sujet avant d’envisager de faire évoluer leurs missions. Pour moi, la première étape consiste essentiellement à informer les équipes, afin que chacun puisse répondre aux questionnements clients, un peu déboussolés par cette nouveauté. Ensuite, nous prévoyons également un plan de communication dans la presse régionale et dans les événements destinés aux entrepreneurs pour avertir les chefs d’entreprise de la nécessité de prendre rendez-vous avec leur expert-comptable. L’autre étape consiste, ensuite, à cartographier son portefeuille client. Il faut segmenter ses clients selon qu’ils sont assujettis ou non, selon leur niveau de digitalisation, selon leurs procédures de facturation, leur volumétrie de factures. Il faut donc identifier tout cela pour réfléchir aux missions de demain. »

Anticiper, se préparer, accompagner la transformation, capter les bénéfices

Nicolas Débiolles, Vice-président du Conseil régional

En quoi pourraient consister ces nouvelles missions ?

« L’éventail des possibles est très étendu… On peut notamment citer la gestion de règlements, la tenue du compte client, la mise en oeuvre des relances, l’accompagnement et l’établissement des factures… Cela représente pas mal d’opportunités pour les cabinets. Mais rien de tout cela ne sera possible si l’on n’a pas fait l’état des lieux du cabinet. C’est pour cette raison que l’on commence à se préparer de la sorte, à définir un cahier des charges, ce qui permettra, dans les prochains mois, de choisir la plateforme de dématérialisation qui correspond le mieux à nos besoins. Il y a déjà beaucoup de choses qui peuvent être faites dans les cabinets, sans attendre d’avoir les plateformes 100 % fonctionnelles. En bref, faire l’état des lieux de son cabinet : où en suis-je ? Où est-ce que je souhaite aller ? Quelles missions puis-je proposer ? Quelles missions correspondent à la clientèle que j’ai et que je vise ? La réflexion stratégique doit être conduite en amont pour, ensuite, trouver l’outil (plateforme de dématérialisation). Et surtout pas l’inverse ! »