NICOLAS CONTE : Une vie de coach

Snowboarder de haut niveau, Nicolas Conte dirige aujourd’hui Greentrack, une enseigne spécialisée dans le vélo électrique sur l’agglomération d’Annemasse.

C’est sur les pentes du Semnoz, sur les hauteurs d’Annecy, que Nicolas Conte (48 ans) a découvert les sports de glisse. « Je suis fils de moniteur de ski. Mon père a monté la première école de ski au Semnoz dans les années 70. Puis il est parti enseigner à Val Thorens où nous avons passé toute notre enfance. » Nous, c’est Nicolas et son frère jumeau Philippe. « La carrière dans le ski de haut niveau s’est d’abord imposée. Le snowboard est venu ensuite. » Compétiteurs dans l’âme, les deux frères aspirent à la même chose : tutoyer les sommets. « Nous sommes tombés naturellement dans le snowboard. Glisser de travers, c’était dans notre ADN. La compétition est logiquement arrivée car on aimait se confronter. » Jusque dans les années 2000, Nicolas et Philippe Conte ont ainsi réalisé tous leurs rêves de sportifs, glanant des titres prestigieux comme celui de champion d’Europe ou vainqueur au classement général de la Coupe du Monde et son fameux globe de cristal, à deux reprises.

Comment il a construit ses succès

À la fin de sa carrière, Nicolas Conte devient coach des snowboarders français, pendant que son frère choisit le secteur du luxe et l’horlogerie Suisse. « J’ai eu la chance qu’on me propose un poste d’entraîneur. J’ai vécu trois olympiades à Turin, Vancouver et Sotchi. Et à chaque fois, les athlètes ont ramené des médailles », raconte, non sans fierté, l’ancien champion de snowboard. « Se fixer des objectifs élevés, c’est hyper intéressant. Une fois au top, le plus difficile, c’est d’y rester. Les gens ne vous font pas de cadeaux. Le sport c’est très formateur. Prendre des coups, se relever, ça forge un caractère. » Après les JO d’hiver russes, Nicolas Conte ressent le besoin de refermer la page du haut niveau et d’en ouvrir une autre, celle de l’entrepreneuriat. En 2015, il crée Greentrack, une enseigne de vélo électrique à Cranves-Sales, près d’Annemasse. « J’ai fait ça par passion du vélo. J’ai découvert le commerce et c’est quelque chose d’énorme. » Comme durant sa carrière de sportif, Nicolas Conte suit son intuition pour trouver sa nouvelle voie… une voie verte, « greentrack » en anglais. « J’étais très égocentré. Mon corps, c’était ma performance. Le commerce m’a apporté l’ouverture aux autres. D’un seul coup, j’ai dû écouter les besoins des clients. J’ai évolué, je le reconnais. » L’ancien champion de snowboard devenu entrepreneur a eu comme une révélation. « L’entrepreneuriat, tout le monde devrait le vivre un jour. C’est limite devenu une drogue pour moi. Je ne regrette absolument pas ma vie de sportif. »

Du snowboard aux vélos électriques

Nicolas Conte a réalisé son rêve en ouvrant un beau magasin de 600 m2, dont 150 d’atelier. « Nous vendons des produits qui nécessitent du service, une explication sur leur fonctionnement, un suivi. » Il emploie aujourd’hui cinq salariés. « Nous vendons environ 500 vélos par an. La demande est considérable. » Après avoir connu une forte progression ces dernières années, il s’attend néanmoins à affronter quelques difficultés. « Il y a un problème de matière première et d’approvisionnement qui rend le marché anxiogène. » Pour continuer de servir parfaitement ses clients, l’entrepreneur haut-savoyard a donc anticipé et fait du stock. « Chez Greentrack, nous nous positionnons comme un concessionnaire automobile. Les vélos sont commandés deux ans à l’avance. » Ce qui permet à Nicolas Conte d’avoir un peu de visibilité. « Dans le contexte actuel, je gère au quotidien les arrivages, les prévisions, etc. C’est parfois décourageant. » Heureusement tous les matins, la batterie est rechargée. Et « coach Nico » reprend le dessus au contact de ses salariés. « J’ai un million d’idées par jour. J’espère être un bon manager. Au magasin, je suis un peu le coach performance. J’aime transmettre les bonnes méthodes et j’essaie de le faire par l’empathie, l’écoute. Je revis les mêmes scènes que j’ai pu vivre auprès des athlètes. Nous étions dans le détail. C’est la recette pour être bon. »

Mon expert-comptable

« Je la consulte régulièrement car j’aime avoir un coup d’avance dans mon métier »

« La chance que j’ai avec Marie-Joëlle Chevallier, c’est de pouvoir m’appuyer sur quelqu’un qui valide mes intuitions de chef d’entreprise. J’ai en « back up » l’appui de la connaissance financière. J’ai Marie-Joëlle qui peut me dire : oui tu as raison, ou l’inverse. Je la consulte régulièrement car j’aime avoir un coup d’avance dans mon métier. Lorsque nous avons déménagé l’entreprise il y a un an, afin d’accompagner sa croissance, il a fallu que l’on travaille assez rapidement. Et Marie-Joëlle a parfaitement joué son rôle. Elle est un peu ma confidente. J’ai tout appris seul : le métier, être commerçant, gérer du stock. Donc son soutien est essentiel. »