Stéphane Flex, Directeur général du Medef Aura

Stéphane Flex

Réindustrialiser et relocaliser notre économie.

Zoom sur la croissance externe et la transmission/cession « Sur certains programmes d’Ambition Région, nous travaillons main dans la main avec l’Ordre qui est un acteur central pour le chef d’entreprise. Nous avons identifié un certain nombre de problématiques plus « pressantes » dernièrement, comme celui de la croissance externe ou encore la transmission/cession. Ces deux programmes, très opérationnels et pilotés avec la Région en partenariat avec le Cetim et la Cpme, mixent du conseil individuel et de la formation collective. Ils permettent aux chefs d’entreprise d’aborder ces étapes sereinement et avec les plus grandes chances
de succès. »

Déconfinement, rebond, relance, les entreprises régionales reprennent, enfin, un peu de souffle. Quelles sont les leçons à tirer de cette crise inédite ? Quels sont les enjeux de demain pour nos entreprises régionales ? Quatre questions à Stéphane Flex, délégué général du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.

Quelles leçons doit-on, selon vous, tirer de cette crise inédite ?

Cette crise sanitaire et économique est avant tout une belle leçon d’humilité. Il y a plus d’un an, personne n’aurait pu
imaginer une telle pandémie. On pensait que ce genre de situation ne pouvait concerner que des pays bien plus éloignés de nous, alors que nous avons, comme tout le monde, été frappés de plein fouet. Le deuxième constat reste sans aucun doute la réaction, à la hauteur des enjeux, des pouvoirs publics et des réseaux bancaires pour éviter le pire. On se souvient du « Quoi qu’il en coûte » qui a été vital pour éviter une catastrophe économique et sociale. Enfin, cette crise aura mis en évidence la résilience, l’agilité et l’envie de combattre de chaque chef d’entreprise.

Quel a été le rôle du Medef Auvergne-Rhône-Alpes dans ce contexte ?

Comme l’Ordre des experts-comptables, nous avons beaucoup accompagné, informé, sensibilisé sur toutes les nouvelles mesures mises en place pour soutenir les entreprises. Nous avons également adapté tous nos services aux entreprises, en les adaptant à la crise et en les rendant gratuits, en lien avec la Région. Cette volonté commune de
travailler avec toutes les organisations syndicales, consulaires, l’État et la Région a été une force. « Bol d’air », dernier dispositif mis en place collégialement, en est un bel exemple. Son ambition : répondre concrètement et rapidement aux besoins des entreprises (cf. notre article en p30).

Comment se profile la relance qui a l’air de s’enclencher ces dernières semaines ?

La chute du PIB et la hausse du taux de chômage, bien que considérables, ont été plus modérées que prévu et nous sommes actuellement dans une phase de forte reprise où les entreprises, notamment celles qui ont été soutenues, ont les moyens de relancer leur activité. Cependant, nous faisons face à de réelles problématiques de gestion avec la flambée du prix des matières premières qui plombe beaucoup de secteurs d’activité. Autre menace majeure : la difficulté à recruter pour nos entreprises qui sont confrontées à une raréfaction de certaines compétences, je pense notamment au commercial et au digital. La relance est là, mais reste conditionnée à ces deux incertitudes.

Quels sont les enjeux de demain pour nos entreprises régionales ?

Le premier des enjeux reste très certainement la problématique de la réindustrialisation de notre économie et de sa relocalisation dans nos territoires. Il n’est plus possible de voir des économies et des « savoir-faire » stratégiques passer dans d’autres mains, loin de l’Europe, loin de nos territoires. Ce sujet n’est pas nouveau mais il devient impératif et doit être traité en même temps que la compétitivité et la fiscalité de l’entreprise. Ce sont nos entreprises qui font la richesse de notre territoire, nous devons, plus que jamais, les préserver et les accompagner dans leur développement.


+6%. C’est la hausse du chiffre d’affaires des TPE-PME d’Auvergne-Rhône-Alpes au premier trimestre 2021 par rapport à la même période en 2020. Les TPE-PME d’Ardèche (+11,8 %), de Haute-Loire (+11,8 %), de la Drôme (+10,9 %) et de l’Ain (+9,1 %) ont affiché les plus fortes progressions. Savoie et Haute-Savoie, terre d’activités de montagne, sont, logiquement, plus en difficulté.