Face aux faiblesses relevées lors de récents contrôles, le comité LBC-FT a développé une nouvelle formation : « Démarche de gestion des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme »
« Non, cette nouvelle obligation ne fait pas doublon », tient à rassurer Florence Hauducoeur. « Elle vient en complément, pour approfondir certains points identifiés comme méconnus ou peu maîtrisés, et donc insuffisamment appliqués au sein de la profession », précise la présidente du comité LBC-FT. Pour y remédier, cette formation – gratuite et obligatoire – devra être suivie par l’ensemble des experts-comptables dans un délai de six mois après leur inscription et impérativement avant le 31 décembre 2025. Une formation en trois modules Mise à disposition par le CFPC, le Centre de formation de la profession comptable, et accessible sur la plateforme Jinius, la formation en e-learning s’articule autour de trois modules de 90 minutes, à suivre dans l’ordre. Chaque séquence se termine par un test final pour s’assurer de la bonne compréhension*. « Il n’existe aucune question piège, ce n’est pas l’objectif. Toutes les réponses sont dans le cours », assure Florence Hauducoeur.
Module 1 : cartographie des risques
Chaque expert-comptable est tenu d’élaborer le référentiel des risques propre à son cabinet. Cela consiste à identifier les principaux risques auxquels la structure peut être exposée. Il est alors nécessaire de réaliser une cartographie des risques en segmentant la clientèle et les missions. L’objectif : évaluer le niveau d’exposition de chaque client (élevé, modéré ou faible).
Module 2 : définition et mise en place des mesures de vigilance
Ce module guide les experts-comptables dans l’évaluation des risques selon des critères personnalisés du cabinet. Une fois l’analyse effectuée, il détaille les « diligences complémentaires » à mettre en œuvre pour les clients identifiés à risque élevé, ces situations nécessitant des mesures renforcées.
Module 3 : opérations atypiques et démarche de clarification
Il s’agit d’identifier les éléments d’un dossier susceptibles de faire naître un doute quant à la possible existence d’un blanchiment de capitaux ou d’un financement du terrorisme. En cas de suspicion, un devoir de clarification s’impose. Si aucune anomalie n’est identifiée, le doute est levé. Dans le cas contraire, une déclaration de soupçon doit être adressée à Tracfin, la cellule française de renseignement financier.
Une vigilance partagée avec les collaborateurs
« Cette formation propose une approche concrète, pédagogique et enrichie d’exemples pratiques. Elle permet de mieux appréhender les enjeux liés à la LBC-FT et d’appliquer efficacement les obligations réglementaires au sein des cabinets », témoigne Delphine Lachat, expert-comptable, contrôleuse et superviseuse au sein du comité. Le dispositif sera bientôt accessible aux collaborateurs expérimentés. Pour les autres, des modules adaptés et gratuits permettent de se familiariser et de prendre conscience de l’importance du sujet. « Tous les membres du cabinet doivent être sensibilisés pour pouvoir détecter, signaler et réagir face aux risques. »
* Une attestation sera délivrée après la formation. Elle devra être conservée, y compris en cas de changement de cabinet, car elle pourra être exigée lors d’un contrôle.
